Centrales d’achat Scar affiche ses ambitions
Les artisans ruraux de Scar ne manquent pas d’envie de se développer face à leurs grands concurrents de la distribution agricole. Ils viennent de le démontrer en investissant dans une importante plate-forme logistique pour leur centrale d’achat et en dévoilant une nouvelle signalétique pour leurs libres-services.
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L’incendie de leur entrepôt de Saintes survenu en 2018 fut certainement pour la coopérative des artisans ruraux (Scar) un évènement aussi malheureux que complexe à gérer. Trois ans après, toutefois, la page semble définitivement tournée. La réorganisation imposée par ce sinistre l’a conduit à totalement redimensionner son outil logistique mais aussi à rajeunir son image. Comme le rappelle Thierry Souchaud, le président-directeur général de Scar, les plates-formes font partie de l’histoire de cette société coopérative créé en 1976 à l’initiative d’adhérents de la Fnar, la fédération des artisans ruraux. « À l’époque, l’arrivée de discounters dans le paysage de la distribution les avait amenés à réagir en créant une structure capable de négocier des achats groupés auprès des constructeurs », rappelle-t-il. Le montant des capitaux propres de l’entité et sa qualité de société ducroire, c’est-à dire capable de régler en son nom propre et donc de protéger ses fournisseurs des risques d’insolvabilité, allaient faire partie des arguments pour obtenir des conditions tarifaires intéressantes auprès des fournisseurs.
La maîtrise du prix de vente
La création d’une infrastructure de stockage et d’expédition allait, en outre, leur permettre de négocier des marchandises en quantité. La première fut donc construite en 1985. Plus tard, la Scar en a compté jusqu’à 5 réparties dans plusieurs régions et enfin de 2010 à 2018 deux, à Brécé (Ille-des-Vilaine) et à Saintes (Charente-Maritime) s’étendant 4 500 m2 chacune. Elles s’avèrent particulièrement utile pour maîtriser les prix de produits extrêmement bataillés et présentant de faibles niveaux de marge telles que les pièces d’usure de travail du sol. Elles trouvent aussi leur utilité dans l’approvisionnement en matériels d’espaces verts avant la saison de la tonte ou dans le stockage d’articles affichés en promotion dans les prospectus envoyés plusieurs fois par an à la clientèle. L’incendie de l’entrepôt de Saintes a eu pour effet de démontrer à l’état-major de la Scar qu’il était tout à fait possible de rester efficace avec une seule plateforme. « Nous avons pu nous organisés pour travailler en 2x8 sur Brécé et ainsi livrer le double à partir d’un même lieu », rappelle Thierry Souchaud. L’espace manquait cependant pour élargir les gammes ou mieux se positionner sur des marchés tels que la motoculture. Aussi lorsque l’opportunité d’un terrain disponible sur la zone industrielle de Domagné, juste en face de l’usine Sulky, est apparu. Ils n’ont pas été longs à se décider et ont lancé un projet d’un montant de 12 M€ de nouvelle plate-forme logistique. Le site est aujourd’hui achevé. Avec ses 12 000 m2 d’espaces de stockage couverts sur 65 000 m2 de terrain, ses 12 m de hauteur sous plafond et son objectif de stocker 11 000 palettes et près de 5 000 références d’une valeur totale de 6 M€ ainsi que ses 1 500 m2 de bureau, il pourrait se révéler un excellent outil pour développer les activités de libres-services des adhérents.
La réalité de leurs 370 entreprises est très éloignée de l’image que pouvait projeter un artisan rural il y a une quarantaine d’année. Elles occupent en moyenne 8 à 10 personnes, réalisent un chiffre d’affaires de l’ordre de 2 M€ et se déploient sur 1 ou 2 sites. Depuis 2002, elles ont ouvert 330 magasins, 48 % vendent de la motoculture. Avec 201 M€ de chiffre d’affaires, la Scar est la deuxième plus importante centrale d’achat du machinisme agricole en France. Elle bénéficie d’une démographie plutôt jeune. 56 % des adhérents ont moins de 50 ans et ils réalisent 62 % du chiffre d’affaires de la coopérative. Ils se montrent extrêmement attentifs à tous ce qui se fait de plus moderne dans l’univers de la distribution et veulent se battre à arme égale avec leurs concurrents quels que soient leurs canaux de distribution. Le 12 mars en plus d’inaugurer leur plateforme logistique, ils ont dévoilé un logo voulant inspirer de la robustesse ainsi qu’une une signalétique de magasin spécifique. Cette démarche est une véritable révolution culturelle pour les adhérents Scar qui n’avaient jusqu’à présent pas pris l’habitude de mettre leur enseigne en évidence. Dans les trois ans qui viennent, un habillage de façade et d’intérieur ayant l’orange comme couleur dominante va progressivement être diffusé dans les libres-services agricoles de l’enseigne. Un autre marqué Scar Espaces verts sera réservé aux spécialistes de la motoculture. Ils pourront par exemple y proposer les machines de la marque de distributeur Tigara. L’activité qui représente actuellement 19 M€ de chiffre d’affaires et concerne 148 adhérents dont 19 spécialisés fait partie des axes de développement de la Scar. Un autre est le e-commerce. La notoriété de l’enseigne devrait prochainement être valorisée par un canal de vente sur Internet.
La Scar en chiffres
- 201 M€ de chiffre d’affaires en 2021
- dont matériel agricole 113 M€
- dont pièces 73 M€
- dont motoculture 15 M€
- 83 salariés
- 31 M€ de fonds propres
- 364 adhérents dont 87 % non-distributeurs de tracteurs
Thierry Sebille directeur, Thierry Souchaud, président directeur général et Pierre Hutteau directeur (de gauche à droite) présentent le nouveau logo Scar.
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